hier vendredi 9h30 ; affairée auprès des chèvres, des poussins, des poules... je fais mentalement mon programme de la journée ; les enfants vont pour le week end chez la voisine ; moi je pars avec Larissa et Emile dans l'après midi pour partir peut-être avec le guyavoile dans l'après midi ; j'ai ma roue à changer ; trop lisse ; j'ai le lapin aux pruneaux à préparer ; la mousse au chocolat ; et puis Fred m'appelle (guyavoile) "t'es où là ? euh chez moi ; y'a un problème ; dépêches-toi ; il va arriver vers 14h/15h ; rendez-vous à 11h30 au vieux port"  Et là, je dérange au lieu de ranger, je recule au lieu d'avancer, je parle fort au lieu de me taire ; tous mes gestes sont inutiles... Emile me sort de ma torpeur : "oh maman tranquille ; on y va ..."

13h environ nous voilà embarqués sur le guyavoile : Serge et ses collègues de Guyafut ; les joyeux représentants de COGIT, noelle, lola et jean françois et puis l'équipe de l'étoile magique ; nous voilà tous partant vers "mon vainqueur à venir"... un moment Fred parle avec Rémi l'avertissant qu'il est trop au sud ; l'idée qu'il rate la ligne d'arrivée plombe l'ambiance.. le mal de mer me prend au ventre et je vis le passage de la ligne d'arrivée la tête dans un seau ; super !!! Rémi nous rejoint et à 17h30 nous regagnons la terre ferme où nous attendent les amis de mamandilo, les amis d'ici et de là, Jean Emmanuel, Pierre...... puis réception à la mairie de Cayenne, puis restaurant entre amis et dodo ;

ce matin Rémi se lève ; il a un super mal de terre mais il est trop content...

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bonjour ; c'est vrai Françoise, on a fait un peu silence radio, plume..... Rémi, probablement parce qu'il est dans le stress des contre-courants ; faudrait pas se retrouver sur l'ile d'Algodoal ni dans l'archipel des Grenadines... non c'est le couloir Ouest qui doit le mener au vieux port de Cayenne qu'il faut viser le plus justement possible ; ce qui demande un tantinet de concentration et encore des muscles... Chez nous le soleil est enfin là depuis ces jours de pluie diluvienne ; alors je suis dehors, dedans.... je coupe l'herbe ; je lave les moustiquaires ; j'étend du linge.. bref ce qu'on fait en grand sous toutes les latitudes dès que le printemps est là... et puis, on commence un peu à s'agiter sur notre sol guyanais ; dans quelques heures, Pascal arrive ; suivi dans la semaine des autres ; Rémi est attendu pour samedi 10 ; on espérait pouvoir prendre un bateau et le rejoindre sur la ligne d'arrivée mais la mer est trop agitée ; c'est risqué ! alors on va l'attendre avec les tee-shirt rouges et la glacière ; on va y mettre de la salade de fruits frais, des bières, du pain croustillant, du fromage qui coule et un pisse-dru.. j'ai pas trouvé de Chiroubles ni de fleurie, Serge, le papa d'Amaury "qui a un copain qui est un super héros". (on viendra les déguster dans ta cave beaujolaise un de ces beaux mois de printemps ou d'été..).

Ce n'est pas encore le temps de se quitter mais quand même faut s'y préparer ; j'aurai encore des choses à vous conter si çà vous intéresse sur cette arrivée prochaine, sur les retrouvailles, sur les jours qui suivent.....

Ci-dessous, Jacques, un des frères de Rémi nous livre un document d'archive ; lui notre fidèle fournisseur de photos hautes en couleurs et en imagination ; Rémi qui à l'âge d'environ 3 ans pleurait dès qu'il ne voyait plus sa mère dans un périmètre de 50 mètres. Et pourtant, un jour alors qu'il avait reçu une belle avouanée (comme on dit dans les hauteurs savoyardes..), il s'était enfermé dans l'atelier de son père, décidé à quitter le domicile familial pour toujours ; réunissant ses trésors (ficelle, carte de pirate, couteau, marron et galets de la fontaine du village..) et aidé par Philippe et Aline du trio des petits, les voilà partis sur la rive de la Saône mouillant le "Lougre" au port d'Arciat. Après quelques heures de réglage et de conciliabules, notre flibustier, sentant la faim venir, fut finalement un peu moins déterminé à prendre le grand large. Entendant sonner l'angélus au clocher du village, il se rappela qu'au dessert du jour, il y avait la première tarte aux fraises de la saison..................

Rémi semble maîtriser le temps, les courants et les vents ! il annonce son arrivée pour le 9 mars et plus précisément hier soir a parlé de 20 heures en heure locale ; Aussi précis qu'Air France ou la SNCF... et pourtant, il reste encore huit jours d'incertitude..  (on va me reprocher d'être pessimiste ...)
A la maison, l'ambiance s'enfièvre ; chacun développe son idée pour préparer le retour de Rémi ; c'est très animé..
De mon côté, je me prépare pour aller à sa rencontre sur la ligne d'arrivée ; j'ai contacté il y a deux jours Fred Lachot qui m'a-t'on dit est chargé d'accueillir les skippers. Toujours pas de nouvelles ; j'espère une réponse de lui ou des amis de Rames Guyane bientôt..

Enfin, un tout dernier reportage "parallèle" de notre photographe préféré (appelé pour d'autres évènements dupont-familiaux) et qui a observé dimanche dernier Rémi en quête d'intimité humaine. Rémi, radio VHF en main, tente de joindre tout ce qui rame, nage, navigue, vole.... "Allo ? Pierre, Pascal, Jean,  happy ranger, navire, paquebots, voiliers, mouettes et baleines..??". Ce 26 février, l'envie  de partager le cérémonial dominical qu'est l'apéro le submerge ; il a envie de parfumer un peu son eau dessalinisée. Conçue pour des sorties familiales, Rémi avait hésité à l'emmener ; cette superbe avancée escamotable, très pratique du reste, a quand même l'inconvénient de peser lourd et de consommer beaucoup d'énergie pour ses pliages et dépliages. les panneaux solaires supportent mal et puis seul, c'est moins excitant ; les programmes TV sont au top mais l'idée était quand même de "déconnecter".
Hélas, personne ne répondra. Déçu, Rémi se taille un morceau de jambon, éteind la télévision, range son bric-à-brac et reprend les avirons ; finalement, il prendra un "ti punch" à la maison avec Michel, Serge, Franck, Sébastien et les autres et puis sa terrasse téléscopique ira bien sur le ti zozo dans les mers Caraïbes. allez rame matelos ! plus que quelques jours et ta superbe galère prendra fin te laissant d'inoubliables souvenirs.

Salut à tous ;  26 février ; agéable journée dominicale ; les cigales chantent de nouveau chez nous  ; le soleil est revenu !! c'est bon pour le moral.

Hier soir, j'ai eu Rémi au téléphone ; la journée avait été plutôt mauvaise de part et d'autre ; chez nous gastro à tous les étages. (notre maison en a deux !)... les enfants ont eu beau être malade, leurs cordes vocales n'ont pas faibli d'une octave. J'ai eu un peu de mal à rester zen..
Rémi lui souffre de partout. Les douleurs musculaires renforcent la fatigue et le découragement cherche à pointer son nez ; mais il n'est pas d'une nature à se laisser vaincre sans lutter et là c'est une vraie lutte et pour que la fin de la traversée ne devienne pas un enfer comme l'a qualifiée Francis Cerda, il se repose plus ; de vraies siestes ! cette traversée est unique ! faut qu'elle reste belle,  qu'elle aille jusqu'au bout ; il reste une grosse douzaine de jours et le bonheur est énorme d'arriver en solitaire et sans assistance à cette terre guyanaise. Inch'Allah !

Au fait ! alors que nous étions au 7ème jour de fête, je vous avais informé qu'à la maison, on se demandait comment remplacer le Brigandin au retour de Rémi : un petit dirigeable sous le hangar qui soit équipé pour prendre des photos "de haut"  a suggéré Eric ; Michel P. a pensé à une traversée de l'Afrique à pied ou en vélo avec un engagement Humanitaire dans chacun des pays ou village. Charles qui est toujours, faut bien le reconnaitre très "love" pour le Brigandin le voit en pot de fleurs entre chez lui et notre boite à lettres (sympa !!) ou en abreuvoir pour les buffles ou encore en mini voilier. On peut projeter encore dit-il un tour du monde à la rame ou plus reposant, le poser dans le fond du jardin et en faire un Gite rural  (claustrophobes s'abstenir !!).
Aussi hier notre comité familial s'est-il réuni pour étudier toutes ces propositions. Nous avions Jacques en duplex qui lui aussi nous a proposé un truc tellement "décoiffanté que çà nous a "trop" plu. Alors on a décidé de cloner ; mais non ; vous n'y êtes pas ; c'est pas Rémi qu'on veut cloner ; il est trop unique, irremplaçable !! non nous avons décidé à l'unanimité de cloner le Brigandin.
Ainsi devrions-nous dans un temps à venir entamer un voyage dans le temps (au "temps longtemps", au temps des fleurs, au temps de la guinguette...) et quelque soit le temps  d'ailleurs parce que çà fait trop longtemps qu'on a envie de prendre du temps. Et comme on est assez fou, on s'offrira du temps à perdre parce que peut être on ne l'a pas assez pris avec tous ces enfants et leurs amis depuis dix ans qu'ils partagent notre vie ; faudra faire attention quand même qu'on ne se retrouve pas multiplié façon facebook ou en une seconde on se retrouve avec plus de 150 amis !!  non là dans notre voyage, faudra que chacun s'implique réellement et par les temps qui courent, temps de crise, temps des vendanges, temps de partir, faut reconnaître qu'on a du mal à mobiliser les uns et les autres pour que cette sortie insolite puisse se faire en temps et en heure. Faut toujours être derrière mais bon faut bien donner du temps au temps. En espérant que vous ne trouverez pas le temps trop long alors que nous serons partis conjuguer nos tempéraments à tous les modes et tous les temps, nous vous enverrons de temps en temps les nouvelles de notre arche ; en temps réel promis ! ; Rémi lors de son passage à Dakar a pris quelques leçons de percussion ; il réfléchit déjà sur un mixage possible entre le sabar et le tambour de la fanfare créchoise ; de tout temps, les amitiés franco-sénégalaises ont façonné les hommes.
Allez il est temps de vous quitter ; bonne journée et pour ne pas trouver le temps trop long, vous pouvez nous donner de vos nouvelles de temps en temps.....

24 février 2012 ; la vie à bord s'organise ; Rémi est pointilleux sur la propreté de son bateau ; il y va de son bon moral.. et puis hier, il a de nouveau pêché une dorade (Michel, y'avait pas de thon dans le coin).  Il a perdu un filet emporté par une vague ; pas content !! et hier toujours, réalisant qu'à 46 ans on ne peut quand même pas toujours courir dans la vie, il s'est offert deux siestes dans la journée et a dormi d'un sommeil super-méga réparateur ; c'est qu'il en a besoin l'homme... et puis pour finir car malgré tout c'est pas le genre à méditer 7 heures dans la journée (!!) il a corrigé la position de ses avirons  en revoyant la hauteur de support de dame de nage (çà vous en bouche un coin n'est-ce-pas ??) ; y'avait un "truc" qui l'enquiquinait. Sa méthode était devenue mauvaise ; il utilisait beaucoup d'énergie pour peu de résultat d'après lui ; il s'en prenait plein le dos et plein les ischions (toujours eux) Alors petite révision des cours de Bernard du dimanche matin au club d'aviron de Matoury ; avec çà si aujourd'hui il nous fait pas une remontée spectaculaire !!

côté loisirs, le temps lui manque dit-il ; la musique : il était sensé partir avec la super compilation d'Olivier et puis 3 jours avant de partir de la maison, le mac a rendu l'âme ; disque dur mort (c'est çà Marco ??) bref ! résultat : tout ce qui n'avait pas été copié sur un disque dur externe est perdu ; 

côté lecture : rien ; enfin un peu : le mode d'emploi en 45 langues de "comment remettre en fonctionnement votre radio VHF". et puis les aventures du commissaire Adamsberg de Fred vargas que Bruno lui avait glissé dans le sac de voyage mais il s'endort si vite notre marin.

côté gastronomie : le deuxième et dernier cubi de vin rouge est lui aussi madérisé mais il le boit quand même !! il a mangé les 3 derniers oeufs de Dakar avant hier ; incroyable.. et puis il se fait des filets à la tahitienne ou à l'apéro les mange séchés tout simplement..

Enfin, le yoga ! les enseignements de Catherine, notre chère voisine lui reviennent en mémoire et sur son un mètre carré et demi de terrasse sur une mer pas toujours très calme, il fait la salutation au soleil légèrement orienté nord-est donc sans doute moins efficace que le plein Est... mais la philosophie yogi est heureusement tolérante et si ce que nous fait notre marin n'est pas vraiment dans les règles, il en retire de la détente (corps et esprit) et c'est tout "bénèf" ..

Hier matin encore un bateau de pêche l'a doublé vers 9 heures à environ 300 mètres ; aucun signal sur son ais et les pêcheurs n'ont pas répondu à la VHF (ils relevaient peut-être les thons eux ??)  ; "des fois,  j'ai l'impression de rêver !" dit Rémi.

allez salut ;

13h51 heure guyanaise ; 25ème jour de rame ; le moral de notre marin est intact ; demain, nous allons trinquer à son anniversaire avec une pensée toute émue pour ses parents ; Ils étaient loin d'imaginer, il y a 46 ans, que leur huitième rejeton naissant allait un jour se retrouver seul sur cette immensité océanique lui fils et petits fils de bourguignon ; la vie des fois a de ces travers...
Je ne manque pas de lui transmettre régulièrement les encouragements, les témoignages d'amitié qui lui sont adressés ; les retrouvailles déjà programmées pour une daube de boeuf avec un bon vin ou des fruits et légumes frais ; mieux encore pour du bon pain chaud et croustillant avec le fromage coulant qui va avec ; mais stop ; faudrait pas déstabiliser notre homme qui, à l'heure où je vous écris, est encore à 1947 km de Cayenne.

Mais Rémi est encore dans de bonnes dispositions ; bien sûr il savoure tous ces messages et se délecte à l'avance de toutes ces douceurs annoncées ; mais sans souffrir de la distance qui l'en sépare.  Non ! il est bien dans son quotidien. D'ailleurs, quand il plonge pour retirer de sa coque "les vilaines bestioles" qui le freinent dans son élan, il accomplit un véritable rituel de remerciement, de reconnaissance allant de Serge à Fabien en passant par Béatrice (excusez la familiarité !!) et Fred ; et tous les autres que je ne peux nommer là mais qui se reconnaissent forcément.

voilà les nouvelles ; encore quelques mots pour souligner l'étonnement voire le mécontement de certains d'entre vous ; sur le sîte de Rames Bouvet, il y aurait beaucoup de vacations, photos, vidéo pour certains skippers et pour d'autres pas assez ; Rémi entrerait selon eux dans cette deuxième catégorie ; J'avoue ne pas beaucoup consulter le sîte (mise à part la cartographie et le classement que je dois consulter une bonne dizaine de fois par jour !!) mais nous n'avons pas la possibilité chez nous d'entendre les vacations ni de suivre les vidéos. Ceci étant, j'ai Rémi quasi-quotidiennement en direct, je me sens donc bien lotie mais pour ses amis, famille.... c'est dommage !

Rémi lui est dans son trip de solitaire loin de toutes ces considérations ; Il ne fait pas beaucoup de bruit mais qand il peut fait beaucoup de bien ( très obligeant envers les autres et pas calculateur pour un sou) ; tout çà parce qu'il sait que le bien ne fait pas de bruit et que le bruit ne fait pas de bien (emprunté à Saint François de Sales)

Allez à vos méninges.

vendredi 17 février 2012 14h30 sur le 32ème degré de longitude, le Brigandin fait une pause ; son capitaine se concocte une poêlée des dernières patates douces à l'ail ; Dans la cuisine-salon-chambre-salle-à-manger, il fait chaud ; trop chaud et Rémi décide de manger sur la terrasse ! Il sort pour installer la nappe blanche et l'argenterie et tombe nez à nez avec un énorme cargo hollandais de 138m de long glissant sur l'eau silencieusement à 100 mètres maximum à bâbord du Brigandin.
Paniqué, Rémi se précipite sur la radio VHF l'allume et se signale : "allo, tango charlie, je suis là à côté help  ; y'a quelqu'un ; répondez shit..." Et Rémi voit le "Happy Ranger" le doubler avec personne aux commandes ???  c'est possible çà ?? ben quoi c'est automatique et la radioVHF du Brigandin, si elle avait été allumée, elle t'aurait signalé cette visite par des "bip" depuis quelques miles.  tu aurais pu t'y préparer ; Rémi s'imagine coupé en deux par ce monstre des mers disparaissant sans que personne ne s'en aperçoive ; retour au pays des Sirènes....
En fait, le dessalinisateur fonctionnait bruyamment  pour rendre l'eau de mer en délicieux breuvage (??) et Rémi avait oublié de mettre la radio en marche ou plutôt voulait faire des économies d'énergie vue que le soleil c'est pas toujours le top. Alors il faut trouver le bon équilibre entre le trop et le pas assez...
allez bon dimanche à tous.

"Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère qu'il va changer, le réaliste ajuste ses voiles" (William Arthur Ward)

salut à vous ; si, chez certains le baromètre était passé en dessous de zéro, chez nous c'est le déluge... une journée de soleil pour 4 à 5 jours de pluie... certes, c'est la saison des pluies ! mais sans superstition aucune, car j'ai bien fait le calcul.. la pluie ne cesse de tomber depuis le 17 janvier ; jour où Rémi est parti... pleurez toujours cieux amazoniens ; je n'ai pas la fibre femme de marin... la saudade c'est pour les capverdiens... moi, je me réjouis en pensant à demain. (petit délire du matin, serein !!!)

Plus sérieusement, parlons de notre marin qui poursuit sa route, guidé par Charles son routeur ; ils sont en parfaite harmonie ces deux là et si Rémi reste maître à bord, Charles le conseille, lui parle des vents, des courants.. l'informe, l'encourage sans jamais le malmener, avec beaucoup d'attention.. super.

Rémi a depuis quelques jours mal aux ischions ; c'est vrai que les siens ne sont pas très enrobés ; il se les masse avec de l'huile essentielle de menthe, de lavande.... il prend aussi des antalgiques parce qu'il souffre ; Charles, trois ans après a des douleurs aux siens s'il reste trop longtemps debout... Ces derniers jours, il a fait du ménage dans sa cabine ;  même s'il dort comme un bébé, il supportait mal cette odeur de fauve qui lui tapait un peu sur le moral...

Et comme dit l'ami angevin, Hervé : "qu'Eole et tous les autres Dieux de la mer te soient favorables" ; je vous laisse sur ces bonnes paroles ; mon paparazzi préféré m'a soumis une nouvelle photo mais je "sèche" un peu ! faut dire qu'ici dans l'ambiance des costumes carnavalesques à préparer pour la maternelle.... on est assez occupé ; et la pluie qui tombe encore et encore.......... 

pas de nouvelle particulière aujourd'hui ; les ischions se sont calmés sans que Rémi ait eu besoin de prendre des antalgiques ; tant mieux... ces deux derniers jours, il a eu une petite montée d'adrénaline en croisant de près deux porte-containeurs grandeur nature ... sa radio VHF était en panne ce qui l'a motivé du coup à la réparer ; sinon tout va bien : la santé, le moral, le sommeil, l'alimentation ; rien à développer ; ce qui me laisse le loisir de vous conter sa sortie quelques milles lieues sous la mer...

Rémi est un cinéphile plutôt bon public ; ce qui est loin d'être pégoratif pour moi ; il est capable de verser une larme avec un dessin animé et d'avoir les yeux écarquillés devant un reportage sur les grands espaces de notre planète ; certains y verront du puérilisme ! qu'importe ; laissons les se prendre au sérieux.. Larissa, avant qu'il ne parte, lui avait fait promettre d'aller voir si le prince et Arielle vivaient heureux et ensemble jusqu'à la fin des temps ; Aussitôt passé le 26ème degré de longitude, Rémi enfile son scaphandre spécial grand bleu et s'immerge façon p'tit français de Luc Besson version 2012. Dommage Arielle était partie avec son ami amphiprion à la recherche d'un bateau coulé ; Mais il y avait là Amphitrite qui, dans ses écailles vertes, conduisait avec ses filles un rituel marin. Laissant la royale sirène à ses occupations, Rémi rejoignit le Brigandin ; troqua son équipement (plutôt interplanétaire !!) contre le bonnet de Jacques-Yves Cousteau et reprit les avirons, pressé de retrouver Larissa pour lui raconter le secret des sirènes...

"homme libre, tu chériras la mer,

la mer est ton miroir, tu y contemples ton âme"
"Les fleurs du mal" de Charles Baudelaire

Rémi a suivi les conseils de Michel ; il a jeté la ligne pour pêcher un petit poisson d'une trentaine de centimètres ; lequel lui a servi d'appât pour le deuxième lancement de ligne qu'il a laissée à la traîne ; puis le fil s'est fortement tendu avec des déplacements bien nerveux ; même que le fil s'est un moment pris dans le safran... aille ! finalement la bête s'est calmée et Rémi a pu sortir fièrement une belle dorade d'un mètre environ et pouvant peser 4 à 5 kg ; activité principale du jour, faire des filets mis dans le citron vert (du jardin s'il vous plait, pressé et mis dans une bouteille de 50 cl) ; il s'en ait mangé un maximum depuis le petit déjeuner jusqu'au diner... heureux le matelot !! un peu de frais lui a redonné la "pêche" !! çà change du lyophilisé. Du coup il a perdu des miles mais faut-il s'interdire ces moments de vrai bonheur ? pour lui, c'est évident que non !  l'objectif de la traversée est bien aussi de vivre intensément cette vie de solitaire non assisté.
Rémi a été pris en photo avec la "bête" par lui-même ou plutôt par la sirène ; vous savez celle qui a fui le fenec, le chacal ou le renard (sîte Rames Bouvet 2012) ;
bon week end